Vous êtes plutôt Ted Lasso ou un personnage secondaire qu’on découvre dans l’épisode 9 ?
Dans les séries, comme dans les organisations, il y a les rôles visibles, les rôles invisibles … et ceux qu’on n’a jamais vraiment définis.
Dans cet article, nous vous proposons des pistes concrètes pour alléger la charge de responsabilité sans renoncer à son importance. L’objectif est de favoriser un environnement de travail où chacun peut s’épanouir tout en portant sa part de responsabilité de manière équilibrée.
🧩 Responsable de quoi ? Pour qui ? Et jusqu’où ?
On n’endosse pas la même responsabilité lorsqu’on pilote un projet, manage une équipe ou quand on est fondateur d’une entreprise. Et pourtant, pour tous, responsabilité rime avec poids.
Certains en prennent trop, par automatisme ou par loyauté : ils font « à la place de …« , « pour dépanner« , « parce ce qu’il faut bien que quelqu’un fasse« . D’autres en prennent trop peu, par crainte ; crainte de mal faire ou de se tromper ou encore par manque de cadre. Et il y a celles et ceux qui la portent sans s’en rendre compte – jusqu’à ce que cela pèse vraiment.
La définition de la responsabilité, selon Le Petit Robert, évoque les notions d’obligation et de nécessité.
Cette responsabilité :
- évoque parfois la faute ou la culpabilité.
- sous-entend une pression de performance.
- peut s’apparenter à une forme de contrôle.
Et pourtant, la responsabilité peut devenir un espace d’action. Voici une lecture possible de la responsabilité pour mieux cerner ce qui se joue en entreprise.
🎯 Trois cercles de responsabilité (et à qui poser les bonnes questions)
1. 👤 Vis-à-vis de soi
Ce que je m’impose, ce que je crois devoir porter (souvent seul), parfois sans l’avoir décidé consciemment … et que je n’ose pas remettre en question.
Comment cela se traduit ?
– Je me rends disponible pour tout, même hors cadre.
– Je me réveille la nuit en pensant à ce que j’aurais du faire différemment.
À qui poser la question ?
À soi-même. Ce travail d’introspection interroge notre rapport à l’exigence et la place que l’on souhaite ou imagine prendre, la place héritée.
Questions à se poser :
– Est-ce vraiment attendu ou est ce que je me l’impose ?
– Que se passerait-il si j’abandonne une partie de cette responsabilité ? Ou si je l’exprime ?
2. 🤝 Vis-à-vis des autres
Ce que je prends en charge pour aider, protéger, contrôler… parfois sans avoir été sollicité(e) ou pour faire plus vite et « mieux ».
Comment cela se traduit ?
– Je corrige systématiquement les erreurs de l’équipe même sans rien dire.
– Je prépare seul(e) la présentation pour le COMEX.
À qui poser la question ?
Aux autres : collaborateurs, collègues, pairs.
Questions à se poser :
– Est-ce vraiment mon rôle ? Ai-je posé la question ?
– Comment accompagner sans faire à la place ? Est-ce que je rends les autres plus autonomes ou plus dépendants ?
– Qu’est ce que je gagne ou perds réellement ?
3. 🏢 Vis-à-vis de l’organisation ?
Ce que je crois devoir porter pour que tout fonctionne, souvent seul(e).
Comment cela se traduit ?
– Je garde pour moi les difficultés parce que je dois gérer.
– Je deviens le point de passage obligé.
À qui poser la question ?
À un manager, un mentor, un coach.
Questions à se poser :
– Quel flou suis-je en train de compenser dans le système ?
– Comment partager, faire baisser la pression ?

🧨 Et puis il y a la responsabilité prise par besoin de reconnaissance ou par peur
Il existe une forme de responsabilité prise par défaut, souvent motivée par le besoin de reconnaissance ou la peur de ne pas être utile.. Une forme de responsabilité pour prouver sa valeur, se rendre indispensable ou pour éviter d’être mis de côté.
Comment cela se traduit ?
– Si je ne fais pas, je ne sers à rien.
– Au moins, je suis utile.
🎭 Une posture qui rassure à court terme… mais épuise à long terme.
💥 Ce qu’on ne voit pas toujours
Le problème, ce n’est pas le manque de volonté. C’est le flou, le désalignement voire les habitudes. Les moments où on porte trop, où la charge déborde parce que ‘on ne veut pas déranger ou parce que « c’est mon rôle ». C’est souvent le plus difficile à exprimer ou à déléguer, et pourtant cela coûte cher :
- 👤 Côté humain : surcharge mentale, sentiment d’injustice, épuisement, désengagement.
- 🔁 Côté opérationnel : pertes de temps, redondances, micro-crises évitables.
- 📉 Côté stratégique : des projets qui échouent, des décisions qui tombent à plat, des managers isolés.

🛠️ 5 pistes concrètes pour alléger sans renoncer (sans fiche de poste de 12 pages)
- 💬 Nommer clairement les rôles et responsabilités dans les projets ou les équipes.
- 🧭 Se (re)poser la question du cadre : suis-je en train d’agir dans mon rôle ? Ai-je glissé vers autre chose ?
- 🎯 Oser faire le point avec son manager ou son équipe : de quoi ai-je besoin pour tenir ce rôle ? Qu’est ce qui pourrait être redistribué (voire abandonné) ? Quel filet pour les erreurs et les marges de progression ?
- 🔁 (Se) Former à la responsabilité partagée : ce n’est pas inné, c’est un apprentissage.
- 🤝 Demander un regard extérieur : coach, pair, collègues…pour mettre en lumière ce qu’on normalise et qu’on ne voit plus.

🎞️ En résumé : dans votre entreprise, qui tient la caméra ou définit les responsabilités ?
Vous pouvez avoir les meilleurs talents, les meilleures compétences et la meilleure volonté.
Si chacun joue un rôle différent dans un épisode sans scénario… la série ne durera pas longtemps.
Responsabiliser, ce n’est pas alourdir. C’est créer un cadre clair, souple, et cohérent permettant de révéler notre manière de penser, d’agir et de nous positionner.
Il suffit parfois d’un ajustement et non d’une révolution.
🕸️ Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités – Ben Parker
Et si vous décidiez d’écrire une nouvelle saison, avec des responsabilités plus claires et moins de charge invisible ? Et si on passait du flou au flow ?